Farouchement décidée
Sandra Wild, professionnellement active, mariée et mère de deux filles est arrivée à la Clinique Bernoise avec de fortes douleurs physiques mais dont les raisons étaient d’origine psychiques. Durant sa réadaptation psychosomatique, elle s’est battue avec force et courage pour retrouver une vie normale.
Sandra Wild (1977) est une femme impressionnante : grande, sportive, des cheveux noirs et des yeux noirs expressifs. Elle est aimable et serviable, envers tous et du fond du cœur. Une autre de ses forces : elle va vers les autres et parvient, grâce à son énergie, à les enflammer, les motiver et les enthousiasmer. Ce fut également le cas lors de son séjour à la Clinique Bernoise, où elle a attribué à elle-même et aux patientes et patients qui l’entouraient le titre de « bon groupe ». Un groupe de personnes engagées, partageant les mêmes idées, qui s’entraidaient et s’encourageaient mutuellement.
Avant son séjour de cinq mois à la Clinique Bernoise, Sandra Wild s’était effondrée physiquement et psychologiquement. « Rien n’allait plus. J’étais en train d’effectuer des nettoyages et soudain, je me suis retrouvée assise à pleurer sans pouvoir m’arrêter. Des souvenirs d’enfance que j’enfouissais depuis 40 ans sont remontés à la surface. Mes douleurs physiques empiraient constamment : Celles de ma jambe droite, sur laquelle une moto était tombée il y a longtemps et celles au dos remontant à l’enfance, parce que j’avais dû aider mes parents à faire des travaux dans une maison. Mes cicatrices aussi me faisaient souffrir. Je m’étais perdue depuis trop longtemps dans le stress quotidien et j’étais devenue une boule de nerfs », raconte-t-elle.
Mariée depuis 13 ans, elle a deux filles de 11 et 16 ans. Le fait que son mari soit également son chef n’a pas contribué à rendre la situation plus facile. Cela a engendré des conflits. Elle raconte que ces dernières années, elle ne faisait plus que travailler et ne dormait que trois ou quatre heures par nuit. Elle était devenue désagréable, à fleur de peau et ne supportait plus le stress. Quand le sentiment de ne pas être une bonne mère l’a envahie, elle a décidé d’agir. Une fois la demande de garantie de prise en charge acceptée par l’assurance-maladie, elle a enfin pu entreprendre une réadaptation psychosomatique à la Clinique Bernoise. « J’étais à la fois heureuse et effrayée. Je savais que maintenant, je devais me confronter à moi-même. »
Les bons outils
Lorsqu’elle est arrivée à la Clinique Bernoise, Sandra Wild n’a fait que pleurer les premiers jours. Mais elle a ensuite réappris à se réjouir de petites choses. La psychothérapie l’y a aidée en premier lieu, même si au début elle était sceptique quant au fait de s’ouvrir à quelqu’un. Les entretiens individuels et en groupe avec les psychologues lic. Phil. Christophe Rieder et Medea Escher ont incité Sandra Wild à réfléchir à sa vie et à rechercher une structure quotidienne plus équilibrée afin de retrouver une harmonie entre son corps et son esprit. Lors d’une séance, une confrontation avec sa famille d’origine eut lieu. Elle a alors été forcée de regarder ses problèmes en face et pardonner. « Ça n’a pas été facile. Je dois à présent prendre soin de moi », dit-elle. « Grâce à la Clinique Bernoise, je dispose maintenant des bons outils pour affronter mes problèmes. J’ai également appris à communiquer sans attaquer. Je suis plus réfléchie, plus détendue et plus reposée qu’avant. Je conseille à chacun d’être prêt et ouvert et d’essayer toutes les thérapies pour voir lesquelles sont efficaces. »
Elle a bénéficié des nombreuses thérapies actives proposées telles que l’Aqua Fun, le Fit & Fun ou encore le nordic walking. « Je voulais faire quelque chose. J’étais en surpoids et j’ai perdu 30 kilos depuis la réadaptation », dit-elle fièrement. Elle a également apprécié les effets apaisants des thérapies passives : massages, fango, douche Vichy et watsu. Elle a le sourire aux lèvres lorsqu’elle évoque le watsu. « On est allongé dans l’eau, avec une aide à la flottabilité et une thérapeute nous soutient délicatement. Je me sentais en confiance et J’ai tout oublié. Le bonheur ! » Elle a aussi fréquenté le groupe de technique de respiration et appris à méditer. « La méditation consiste à se couper de toutes les émotions négatives. J’y ai à chaque fois ressenti une grande paix intérieure et une extrême sérénité. »
Sandra Wild a également été impressionnée par l’art-thérapie. Comme elle aimait déjà le dessin enfant, elle s’y est tout de suite sentie à l’aise. Elle pouvait aussi y écouter de la musique écossaise qui l’apaisait. Étonnant pour une amatrice de rock, de heavy métal et de blues ! C’est aussi ce qui fait sa personnalité. Sandra Wild est ouverte à la nouveauté. « Mon premier dessin était très sombre, et le dernier ne comportait quasiment plus de noir », raconte-t-elle. « J’ai changé, de jour en jour. Je suis devenue plus forte et je ne me suis jamais sentie aussi forte qu’aujourd’hui. » Ce que Nadine Arlettaz, art-thérapeute, ne peut que confirmer. « Madame Wild a tout de suite accroché avec l’art-thérapie, ce qui lui a permis d’aborder les thèmes qui la préoccupaient plus rapidement que d’autres personnes. Elle a peint de nombreuses images-ressources. » Sandra Wild lui fait écho : « C’est comme si l’art-thérapie nous donnait une clé à nos problèmes. Quand je disais : ‹je me sens opprimée› (elle montre sa poitrine), Madame Arlettaz m’encourageait : ‹ Peignez ! À quoi cela ressemble-t-il à l’intérieur ? Que ressentez-vous ? › « En visualisant les problèmes à travers le corps, on peut mieux les appréhender », explique Nadine Arlettaz. « Les patients retrouvent ainsi leur capacité à agir. Je me considère comme une aide au processus de guérison et je ne suis là que pour poser des questions. À la fin, on compare les tableaux. Il m’arrive alors de demander : ‹ Où en êtes-vous à présent ? › » Les patientes et patients emmènent souvent les tableaux chez eux après leur séjour. Tout comme Sandra Wild. « J’ai dessiné mon ‹ happy place › », dit-elle à Nadine Arlettaz en lui montrant une photo sur son téléphone. Une large vallée montagneuse avec un lac. « Je m’y rends lorsque je médite et m’y sens tout de suite bien. Je peux ainsi quitter le tumulte de la vie et simplement m’asseoir sous un arbre », explique Sandra Wild.
Elle a trouvé les infirmières et les infirmiers de la Clinique Bernoise ouverts et extrêmement chaleureux. Elle appréciait particulièrement Lutz Beck parce qu’il avait mis sur pied un jeu de pétanque près de la passerelle du cinquième étage avec deux patients alémaniques et deux Romands et que, malgré les problèmes de compréhension initiaux, elle s’y était beaucoup amusée. « À la fin, il nous est souvent arrivé de jouer pendant des heures. » Elle s’est également occupée de nombreux jeux d’extérieur pour elle-même et pour les autres. Je suis une personne sociable et je partage volontiers des activités avec les autres. Je les ai un peu contaminés », s’amuse-t-elle. Ses relations avec les autres patientes et patients ont également grandement contribué à sa guérison. De véritables amitiés se sont même tissées. Elle ne tarit pas non plus d’éloges envers les thérapeutes : « Ils vont vers les patients et s’en préoccupent. Ils travaillent avec le cœur et sont très chaleureux » ajoute-t-elle. Ceux avec qui j’ai eu affaire ont tout fait pour mon bien-être. Grâce à eux, je me suis sentie en confiance. Et j’étais heureuse de ne pas être un numéro », ajoute-t-elle.
Dix chevaux
Aujourd’hui, Sandra Wild prend soin d’elle. Elle dit qu’elle va bien. « J’ai appris à dompter mes dix chevaux intérieurs, comme l’exprimerait la psychologue Medea Escher. Ce qui doit arriver arrivera. Et c’est moi maintenant qui arrive ! Bien sûr, il ne faut pas oublier le respect et la bienséance envers les autres », ajoute-t-elle. Elle se préoccupe également davantage de sa santé depuis son séjour en réadaptation. « Depuis ma dépression, j’ai repris goût au sport. J’ai même acheté des bâtons de nordic walking », dit-elle fièrement. Cela lui plaît de solliciter son corps et de se dépenser. Elle le fait aussi régulièrement en boxant.
Sandra Wild passe beaucoup de temps dans la nature, de préférence avec ses deux filles. Les longues promenades ne se font jamais sans son chien. Cette motarde passionnée de Harley fait aussi volontiers du vélo. « Je pourrais soulever des montagnes ! » dit-elle. Elle médite beaucoup et apprécie ces moments juste pour elle. « De plus, je mange à intervalles réguliers et j’ai arrêté le chocolat. On sait bien ce qu’il faut faire pour que ça marche. Mais l’habitude est une seconde nature chez l’être humain », dit-elle en riant.
Depuis son séjour à la clinique, ses douleurs n’ont cessé de diminuer. Et elle se sent reposée. « Maintenant, je peux dormir cinq ou six heures sans médicaments. J’ai fait bien plus que simplement profiter de cette réadaptation », conclut-elle. Elle a aussi postulé pour une place de chauffeur auprès d’une entreprise de transport de personnes handicapées. « Cela me rendrait très heureuse de pouvoir aider des personnes handicapées ou invalides », dit-elle. On la croit sur parole.